Chambre L’Ardoisière
L’Ardoisière
Si une pierre donne sa couleur particulière aux paysages bretons, à côté du vert tendre de la végétation et du bleu des lacs et rivières, il s’agit bien du glaz de la pierre bleue qu’est l’ardoise ou plus précisément des schistes ardoisiers du Massif Armoricain. Les plus anciennes carrières de schiste ardoisier découvertes en Bretagne datent du Moyen Age, mais c’est au cours des 17e et 18e siècles que leur exploitation se développe. Elle se concentre dans le bassin de Châteaulin et dans le Centre Bretagne autour de Caurel et de Mûr-de-Bretagne, mais aussi Plévin ou Motreff.
Les ardoisières ont connu leur apogée après la première guerre mondiale lors de la reconstruction, mais après les années 30, elles diminuent en importance et ferment peu à peu, concurrencées par des ardoises d’autres pays plus faciles à exploiter. Dans les monts d’Arrée, des ardoisières produisent toujours une ardoise rustique, et survivent ainsi grâce à une industrie de « niche ». Elles fournissent en ardoises les monuments historiques et les particuliers passionnés, et produisent aussi du dallage.
Près de Mael Carhaix « la vallée des ardoisières » fermée dans les années 30, retrace la vie et le travail des ardoisiers. Ne pas oublier également les vestiges des ardoisières de Caurel et Mur de Bretagne et celles de Commana à ciel ouvert, maintenant noyées.
Sur les sites des ardoisières, la faune et la fore ont repris leurs droits. À l’ardoisière de Bois de Mezle (Côtes-d’Armor), l’humidité et l’ombre qui règnent dans l’ancien bief de dérivation ont permis le développement d’une douzaine d’espèces de fougères sur seulement 200 mètres. La zone de taille de la carrière est aujourd’hui recouverte de très fins déchets d’ardoise où seule une végétation supportant les périodes de sécheresse prolongée parvient à vivre. Ces conditions, rendues extrêmes par l’homme, sont à l’origine de l’épanouissement d’une espèce particulière d’orchidée sauvage, dite à fleurs lâches.